Betty Carpenter est une petite indienne, sixième enfant d'une fratrie de huit dont deux sont déjà morts lorsqu'elle naît dans une baignoire en 1954. Issue d'une famille mixte: sa mère est blanche, son père est cherokee ; Betty est pourtant la seule à hériter de la couleur de « jardin après la pluie » de ses ancêtres amérindiens.
Pour faire face à ce monde d'adultes souvent bien trop violent, Betty écrit sa douleur et les secrets noirs et morbides des membres de sa famille, sur des pages qu'elle remplit chaque jour, puis qu'elle enterre au fond du jardin dans l'espoir qu'un jour, ces pages ne forment plus qu'une histoire dont elle pourra enfin se libérer.
« Betty » raconte les mystères de l'enfance, la perte de l'innocence mais aussi une magnifique histoire d'amour d'un père envers sa fille, qui toujours se dressera entre elle et la violence, lui contant les légendes amérindiennes et le pouvoir de la nature pour en faire une jeune fille puissante capable de faire face au pire. C'est cette relation sans pareil entre ce père et sa fille qui apportera toute la lumière à ce roman, dont certaines scènes très violentes ne sont que le triste reflet de la réalité et de nombreux maux de notre société (racisme, violence envers les femmes).
Betty est une guerrière, ce que l'on comprend dès l'incipit du roman " Devenir femme, c'est affronter le couteau". Elle entre directement dans la lignée des héroïnes inoubliables, celles pour qui on développe une tendresse infinie et rejoint ainsi la famille des incroyables personnages féminins de Gallmeister, où se côtoient déjà Turtle (My Absolute Darling), Tracy (Sauvage) mais aussi Nell et Eva (Dans la forêt). Betty a la tête dans les étoiles, les pieds en équilibre entre paradis et enfer : c'est fort, c'est magique.