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Coup de cœur pour le deuxième roman de Maryam Madjidi, "Pour que je m'aime encore" aux éditions Le Nouvel Attila

Pour que je m'aime encore - Coup de coeur Mollatpro.jpg
Publié le 02/09/2021
Vous souvenez-vous de "Marx et la poupée"? Maryam Madjidi y racontait son arrivée en France aux années 1980 avec ses parents depuis Téhéran. Du haut de ses six ans, l'enfant ressent la difficulté la plus douloureuse pour tout immigré: la séparation d'avec sa langue natale. Dans ce deuxième roman, Maryam Madjidi revient sur les années de son adolescence à Drancy et décortique avec habileté et intelligence cette période où elle ployait sous les questionnements et les interrogations relatifs à son identité et à son avenir.
 
Si "Marx et la Poupée" racontait l'arrachement d'un territoire et d'une langue - la langue maternelle, "Pour que je m'aime encore" parle de la difficile pousse des racines, endolories par l'adolescence, empêchées par les cailloux d'une "politique d'intégration" parfois douloureuse, déviées par un système volontairement codifié et content de l'être.
Mais l'adolescente n'est pas dupe, elle habite Drancy, elle sait que des cailloux il y en a plein l'histoire, pas si lointaine que ça.
Il y a du Chimamanda Ngozi Adichie là-dedans, impossible de ne pas y penser en lisant les pages qui racontent "ces beaux cheveux, ces beaux sourcils, ces longs cils et ces beaux yeux noirs" - d'iranienne (dixit le médecin auprès duquel la jeune adolescence cherche de l'aide)
Si déviation de trajectoire il y a eue, elle nous a permis de lire aujourd'hui les textes de Maryam Madjidi et là je me dis, il y a une justice!

Bibliographie