Suite à un songe dans lequel elle retrouve son amie d’enfance Odile, Emma décide de partir à sa rencontre après plusieurs années de séparation.
De retour entre les murs de la maison qui les a vu grandir mais qui a aussi forgé les femmes qu’elles sont devenues, le passé d’Odile et de notre narratrice va ressurgir et les mettre face aux chemins qu’elles ont emprunté une fois adulte.
Après les fictions sulfureuses Mr et Alice et les récits personnels La maison et L’inconduite, la talentueuse Emma Becker revient avec un récit initiatique puissant porté par des personnages libres et forts mais en proie au doute et aux regrets de la vie d’avant. Tout au long du roman nous suivons la narratrice pendue aux lèvres d’Odile : une jeune femme hypnotique ayant eu une influence certaine sur la vie de notre conteuse mais également sur son rapport au corps, à la sexualité, à sa place entant que femme et aux hommes. Les différents chapitres du roman nous montrent les différentes expériences par lesquelles est passée Odile (parfois accompagnée de notre guide) tout au long de sa jeunesse dans la découverte de sa sexualité et du genre de personne qu’elle souhaite devenir.
Écrit dans un style cru mais jamais vulgaire, bien au contraire car c’est bien la vie telle qu’elle l’est que Emma Becker décrit dans ses pages, Odile l’été est un petit bijou de sensualité, de simplicité et d’érotisme, un livre juste et sincère sur le désir et le plaisir avant la bonne conscience. Un roman sur ce que l’on souhaite avant tout.
Emma Becker livre une ode à la féminité, aux choix et à la sexualité libérée maîtrisée, une fois encore, d’une main et d’une plume magistrale.
A la suite d'un rêve, la narratrice contacte Odile, son amie d'enfance, qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans. Les deux femmes se retrouvent dans la grande maison de Cavalaire, où elles ont connu ensemble leurs premières expériences sexuelles. Tout en se remémorant leurs souvenirs, elles se racontent leurs relations respectives et la narratrice comprend qu'Odile a influencé son rapport aux hommes. ©Electre 2023
« Odile et moi, petites filles, courons dans le maquis qui entoure sa maison, elle habite à l'époque dans cette même grande villa à Cavalaire. Nous disparaissons des heures à la recherche d'un semblant de grotte planquée derrière un buisson de lentisque, une lampe torche à la main, et c'est là, pour la première fois, que nous inventons ce jeu qui nous tiendra en haleine jusqu'à la fin de notre adolescence - le petit copain et la petite copine. Au début, ces explorations n'interviennent que dans notre caverne ; l'obscurité et la fraîcheur nous préservent de ce que nous sommes en train de faire plus que du regard possible des autres. C'est une bulle dans laquelle nous nous fondons des heures entières, avant de ressortir comme si rien ne s'était passé, comme si nous venions de faire une partie de ballon, et nous n'en reparlons jamais, jusqu'à la fois d'après. »