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La rentrée littéraire 2022 aux Editions des Syrtes

Publié le 05/11/2021
Les nouveautés à paraitre en janvier 2022 aux Editions des Syrtes
Collection Littérature étrangère

Les Dévastés de Théodora Dimova
Traduit du bulgare par Marie Vrinat

Parution le 6 janvier 2022

La reconstitution de la mémoire et la parole donnée aux oubliés sont au coeur des Devastés. C’est un roman choral aux portraits poignants de femmes ordinaires devant un événement extraordinaire: la terrible épuration qui suit l’arrivée au pouvoir des communistes, en 1944, et ses stigmates.


Trois femmes se retrouvent, un froid matin de février 1945, au bord de la fosse commune dans laquelle ont été jetés les corps des hommes qu’elles aimaient, et dont les destins se sont croisés dans une même cellule. Comme tant d’autres, ils ont été torturés, condamnés et sommairement exécutés, emportés par la rage révolutionnaire. Des décennies après, l’image de la fosse du cimetière de Sofia, où la neige tombe sans la recouvrir de sa blancheur continue de hanter les
esprits... 
Les biographies familiales s’entrelacent dans une prose intense. Les trois femmes sont dépassées par la tragédie du meurtre de leurs époux, la destruction soudaine de leur vie et de leur bonheur. Au-delà des figures masculines assassinées qui émergent à travers leurs récits, la douleur, dans ce livre, est un personnage central. Elle jaillit des phrases et parvient, de façon à la fois étrange et subtile, à alarmer et à réconforter, peut-être même à guérir.

Les Dévastés est un portrait de l’élite intellectuelle bulgare broyée par la terreur. Mais c’est aussi celui d’une société dans laquelle la tragédie est longtemps tue au point de devenir un douloureux secret. Sans pathos aucun, Théodora Dimova parvient à l’émotion pure et à une véritable empathie. Son style subtil et direct ainsi que la sobriété de l’écriture, en font une évocation empreinte d’humanité.
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Correspondances (1901-1934) de Gorki et ses fils 
Traduit du russe par Jean-Baptiste Godon

Parution le 3 février 2022

Près de dix mille lettres de la main de Maxime Gorki sont conservées par les archives de l’Institut de la littérature mondiale de Moscou. La présente correspondance inédite entre l’écrivain et ses fils représente 216 lettres échangées entre 1901 et 1934. Les deux fils de Gorki ont connu des destins singuliers et contraires : Maxime, son fils légitime, né en 1897, a vécu séparé de son père. Adolescent dissipé, passionné par les avions, il jouit pleinement de son époque. Il adhère au parti bolchevique, participe à la prise du Kremlin en 1917, se rapproche de Lénine et rejoint la Tcheka, mais décède mystérieusement en 1934. Son fils adoptif, Zinovi (Yechoua Sverdlov de son vrai nom, 1884-1966), après avoir été le secrétaire de Gorki, mène une vie d’aventurier et voyage à travers le monde.


En 1914 il intègre la Légion étrangère, est gravement blessé en 1915 et mène une brillante carrière de militaire puis de dipolomatie en France.
Cette correspondance révèle une facette méconnue de la personnalité de Maxime Gorki, qui a entretenu des relations fortes avec ses fils. Elle dévoile son intimité au-delà du mythe forgé par la propagande soviétique. On y trouve des conseils d’éducation ou de lecture, l’humour et la poésie d’un père aimant qui tente de transmettre à ses fils ses valeurs d’humanisme et de travail. Il partage aussi ses pensées les plus critiques sur le siècle, la guerre et la révolution, sa vision du monde et de la littérature. Au fur et à mesure, correspondance privée et engagement de l’écrivain se rejoignent: Gorki dénonce le caractère prématuré et brutal de la révolution, la liberté d’expression ou les repressions.

Si les échanges avec son fils légitime Maxime ont un ton plus intime, avec Zinovi, son fils adoptif, des désaccords surgissent notamment sur ses errances ou son engagement militaire. La liberté de l’expression et la sincérité qui y préside éclairent la personnalité de l’écrivain, ses convictions et ses égarements.
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Collection Syrtes Poche 

Le Bourg d’Okourov de Maxime Gorki
Traduit du russe par Zinovi Lvovski
Traduction révisée par Jean-Baptiste Godon

Parution le 3 février 2022


Dans le bref roman qu’est Le Bourg d’Okourov, c’est la vie dans la Russie provinciale qui est la cible de la plume acerbe de Gorki. Cette petite ville imaginaire, pensée par l’écrivain comme un creuset pour y placer ses personnages et en examiner le destin tragique, est partagée en deux par la rivière Poutanitsa : d’un côté les riches commerçants, les bourgeois et les notables, de l’autre, le faubourg où vivent les ouvriers et les humbles.


Depuis toujours, les habitants s’observent, les pauvres envient les riches et les riches se méfient des pauvres. Le seul endroit où tous se côtoient est la maison close, le «Paradis de Felitsiata». Mais, en 1905, l’atmosphère se charge petit à petit des idées de «liberté», de «réformes», et les faubouriens sont séduits par les perspectives de changement, ce qui n’est pas sans avoir des conséquences sur le paisible bourg d’Okourov.

La langue de Gorki est savoureuse, à l’image de ses personnages : créative, riche, spontanée, parsemée de dictons, jurons et bons mots. Son talent littéraire s’illustre une fois encore grâce à ce récit vif, pittoresque, au langage dru et aux héros insolites. Mais Le Bourg d’Okourov se fait aussi bien l’écho des idées révolutionnaires de son auteur, de plus en plus proche des idées bolcheviques
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Rentrée Littéraire 2022 - Editions des Syrtes